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Journée mondiale de la météorologie – Retour sur le cyclone Freddy

NEWS DATA TERRA
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À l’occasion de la Journée mondiale de la météorologie, Data Terra réitère son soutien aux victimes du cyclone Freddy, particulièrement au Malawi, au Mozambique et à Madagascar. Pour rappel, ce cyclone – qui a touché le Sud-Ouest de l’Océan Indien en février-mars 2023, a battu plusieurs records selon l’Organisation météorologique mondiale :

– Il aura duré plus de 30 jours, soit le plus longtemps jamais enregistré pour un cyclone (typhon ou ouragan),

– C’est l’une des trajectoires les plus longues (en km) : 8000 km, avec un parcours très atypique « en boucle » entre Madagascar et le Malawi,

– Les vents générés étaient d’une violence rare : des rafales à plus de 60 m/s à certains moments du phénomène et des vents moyens de 209 à 252 km/h.

– Il a fait plus de 463 morts en Afrique Australe dont 360 morts au Malawi et y a causé des dégâts considérables où les pluies diluviennes ont entraîné inondations et glissements de terrain.

Data Terra permet un accès transparent et continu à l’ensemble des données multi-sources, multi-domaines et multi-organismes du système Terre. Les données sont déployées et supportées par ses propres Centres de Données et Services (CDS) sur des infrastructures nationales et régionales. L’un des enjeux majeurs de l’IR est de permettre et faciliter la mise en œuvre de cas d’usage transversaux, impliquant des moyens informatiques et des données hétérogènes.

Les données accessibles sont d’une part les données satellitaires acquises par les centres spatiaux internationaux et données d’observation multi-sources à partir de dispositifs in situ, télédétection, d’expérimentations, ou d’inventaires acquis au sein des Observatoires. D’autre part, les données de niveaux supérieurs (moyennées spatialement et/ou temporellement, agrégées,…) et produits dérivés sont issus du traitement des services de production régulière. En ce qui concerne les données acquises via des IR d’observation, Data Terra assure la curation et la diffusion ainsi que le traitement pour la production de produits dérivés.

Le cyclone vu par les satellites géostationnaires

Le pôle Atmosphère de DATA TERRA, AERIS, fédère au niveau national des activités de gestion de données et d’expertise scientifique en atmosphère. Les données de recherche atmosphérique ont vocation à être conservées, distribuées et combinées, qu’il s’agisse de données provenant de sites d’observation à long terme, de résultats de grandes campagnes sur le terrain ou aéroportées, de mesures de satellites, ou de résultats d’expériences en laboratoire. Ces données permettent ainsi d’enregistrer les causes et les signes du changement climatique, de mieux comprendre la chimie et la physique de notre atmosphère et de sonder les interactions avec les autres compartiments du système Terre.

Le cyclone Freddy a ainsi pu être observé à partir d’images de satellites géostationnaires et une animation réalisée par le centre de données et services ICARE/AERIS montre ainsi la trajectoire exceptionnelle du cyclone durant 35 jours. On peut y voir la fameuse trajectoire « en boucle » du cyclone.

  • Cette animation montre la trajectoire du cyclone Freddy grâce à des images de satellites géostationnaires. Elle a été réalisée par notre centre de données et services ICARE/AERIS.

Progression et intensité du cyclone dans l’océan Indien

Les cyclones puisent leur énergie dans la chaleur de l’océan, tel un incendie a besoin d’oxygène pour alimenter la combustion. Le contenu en énergie de l’océan, soit la quantité de chaleur contenue dans une couche d’eau supérieure à 26° permet de quantifier l’énergie disponible pour alimenter un cyclone.

Les Centres de Données et de Services du pôle océan de DATA TERRA, ODATIS, exploitent et gèrent plusieurs des données qui ont permis d’illustrer la dimension exceptionnelle du cyclone Freddy. Il est possible de retrouver ces données dans le catalogue ODATIS, à partir des travaux du Shom, du CERSAT et d’AVISO.

Trajectoire du cyclone Freddy (petits cercles, échelle de vents en m/s) dans le canal du Mozambique, superposée aux anomalies de hauteur de mer mesurées par les altimètres (mesurées en m) le 7 mars 2023. (données SLA : Copernicus Marine Service, trajectoire : Regional and Mesoscale Meteorology Branch (RAMMB) Noaa/Nesdis ; figure AVISO+)

Sur le site web d’AVISO, il est possible de voir la progression et l’intensité du cyclone via plusieurs paramètres physiques tels que la hauteur significative des vagues, la direction de la houle et la vitesse du vent. On y découvre que les vitesses des vents semblent se renforcer dans les zones ou des anomalies de hauteur de mer sont plus élevées.

Le cyclone Freddy, qui se caractérise par une longévité exceptionnelle, a causé des dégâts considérables. Le travail des scientifiques permet de démontrer que le réchauffement climatique tend à rendre les cyclones plus intenses. Nous profitons de cette Journée Mondiale de la météorologie pour sensibiliser à l’importance d’étudier ces phénomènes avec des approches plus transverses et intégrées. Celles-ci aideront sans doute à agir plus durablement face à des risques naturels et climatiques de plus en plus aléatoires et qui impactent grandement les populations et la biodiversité.