Vagues de chaleur extrêmes et leur impact en Europe durant l’été 2022

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DATA TERRA (c) Caroline Mercier

Ces 3 derniers mois, la France a atteint des records de température dans certaines villes jamais enregistrés. Comme d’autres pays en Europe (l’Espagne, l’Italie, etc), des vagues de chaleur se sont produites et les températures montent en flèche. Des incendies de forêts attisés par la chaleur brûlent encore, certaines parties du continent sont en proie à de longues sécheresses et des parties imposantes de glaciers se détachent.

Les scientifiques travaillent à comprendre les vagues de chaleur en Europe, leur fréquence ainsi que leur intensité afin de permettre aux sociétés civiles de mieux se préserver et de réussir à inverser la tendance. La chaleur extrême persistante amène également à mieux appréhender la notion de climat au sein de la société civile. Le climat correspond au temps qu’il fait dans une zone donnée et sur une longue période de temps, géneralement sur au moins 30 ans.  Cela permet ainsi de mieux détecter et comprendre les anomalies de températures dans les milieux terrestres et marins.

Fondée sur quatre pôles de données et services correspondant à chacun des grands compartiments du système Terre, DATA TERRA permet d’accéder aux données, de les combiner et de les traiter afin de répondre aux enjeux actuels autour des vagues de chaleur extrêmes et de la hausse des températures.

AERIS (atmosphère) – L’étude des feux de forêts en France

Image du satellite VIIRS de Suomi NPP le 18 juillet (pic des feux) Crédits : Centre de données et services ICARE

Des anomalies de températures ont été observées grâce à l’instrument IASI (Interféromètre Atmosphérique de Sondage Infrarouge). Les violents feux de forêts survenus dans le sud-ouest de la France sont quant à eux visibles grâce aux images des satellites Sentinel-3 et VIRRS ainsi que celles des satellites géostationnaires récupérées par le centre de données ICARE d’AERIS, le pôle atmosphere de DATA TERRA.
La vague de chaleur en France a également été observée grâce aux différentes campagnes de l’initiative de recherche PANAME 2022, dans laquelle AERIS intervient, étudie la qualité de l’air et le climat urbain à Paris. Elle a pu livrer les premiers résultats de campagne placée sous le signe de la canicule en juin dernier.

Enfin, la campagne de mesure ACROSS a pu fournir des mesures aéroportées et les particules qui s’y trouvent et ainsi échantillonner plusieurs fois un même panache de pollution à différentes distances de Paris afin d’identifier les sources et les transformations de ces composés chimiques.

FORM@TER (Terre solide), THEIA (surfaces continentales) et DINAMIS (images satellites HD) – L’effondrement des glaciers en Italie et au Kirghizistan

Lors de l’effondrement du glacier Marmolada en Italie le service CIEST2 a été activé le 6 juillet. Ainsi, grâce à l’acquisition d’images satellites stéréoscopiques Pléiades, des scientifiques ont pu déterminer en quelques jours le volume de glace détaché. Le 10 juillet 2022, une semaine après l’effondrement du glacier Marmolada en Italie, un glacier au Kirghizistan s’effondre également.Dans un premier temps, un modèle numérique d’élévation (DEM) a été généré à partir d’images stéréo Pléiades grâce à l’outil en ligne DSM-OPT fourni par FORM@TER le pôle terre solide de DATA TERRA, avec THEIA, le pôle surfaces continentales et le dispositif DINAMIS (imagerie spatiale HD). Le changement d’altitude a été estimé en faisant la moyenne des changements d’altitude autour de la zone détachée où la glace était encore présente et le changement d’élévation restant dû à l’effondrement. La différence d’élévation inclut également l’amincissement du glacier qui s’est produit avant l’effondrement.

Les images Pléiades peuvent être acquises en mode stéréoscopique (doublet d’images) et tri-stéréoscopique (triplet d’images).  Le service DSM-OPT permet le calcul de Modèles Numériques de Surface à partir d’images stéréo/tri-stéréo Pléiades, par le téléversement des images depuis un ordinateur ou directement depuis le catalogue du dispositif DINAMIS.

THEIA (surfaces continentales) – L’ampleur de la sècheresse rendue visible par les satellites

Les images satellites en haute définition couvrent la France et le monde et sont obtenues, pour la plupart, avec les satellites Sentinel, Spot et Pléiades. Elles sont systématiquement traitées par les chercheurs experts de la donnée satellite afin de les contextualiser et en permettre une utilisation la plus efficiente possible par les non-spécialistes.

Le CESBIO en collaboration avec le CNES et le pôle THEIA de DATA TERRA, produit des séries de mosaïques d’images Sentinel mensuelles qui donnent, notamment, à voir l’évolution de la sécheresse sur l’hexagone entre 2017 et 2022.  Plusieurs autres produits sont en cours de développement et à découvrir au sein du pôle THEIA 

Synthèses mensuelles issues de Theia pour les mois de Juin de 2018 à 2022. En 2018 et 2019, nous ne traitions que la France. Sur tout le territoire produit ou presque, la végétation prend une teinte plus brune ou plus jaune. Vous pouvez cliquer sur les animations pour les voir à meilleure résolution.

Synthèses mensuelles issues de Theia pour les mois de Juin de 2018 à 2022. Voir l’animation complète sur le site de CESBIO

ODATIS – Vague de chaleur marine en Méditérranée

La vague de chaleur la plus précoce jamais relevée en France mi-juin 2022 a enregistré des températures extrêmes. Ces vagues de chaleur peuvent aussi s’observer dans les océans et les estuaires, avec des augmentations significatives et soudaines de la température impactant les écosystèmes marins.

Les données issues des observations satellites et mesures in situ gérées par les centre de données CERSAT et OASU sont mises à disposition dans le catalogue ODATIS et soulignent bien cet épisode.

 

Données d’anomalies de température de surface des océans (SST – Sea Surface Temperature) entre le 16 et 20 juin 2022. ODATIS – Piollé J.-F., Autret, E. (2018),

 

Pour en savoir plus :