Journée internationale des femmes et des filles de science – portraits

SUCCESS STORY DATA TERRA
Data Terra

Aujourd’hui, moins de 30% des chercheurs dans le monde sont des femmes. Moins de 4 % des prix Nobel scientifiques ont été attribués à des femmes et seuls 11 % des postes de recherche de haut niveau sont occupés par des femmes en Europe (d’après le rapport UNESCO).

Le 11 février marque la « Journée internationale des femmes et des filles de sciences », et qui a pour but de favoriser et accroître la participation des femmes et des filles dans les domaines scientifiques ainsi que la mise en valeur de leurs travaux.

En conséquence, les femmes ne sont pas suffisamment représentées dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques tant au niveau universitaire comme de la recherche. Et dans les domaines scientifiques, les femmes sont sous-représentées aux niveaux décisionnaires de la programmation et de l’élaboration des politiques. Cette journée est l’occasion de rappeler que les femmes et les filles doivent être davantage impliquées dans la communauté scientifique et technologique.

Au sein de l’IR Data Terra et de ses pôles de données et de services, de nombreuses femmes œuvrent pour faire avancer la science à tous les niveaux et contribuent à mieux connaître notre planète par leurs travaux. Elles sont également des modèles pour les jeunes générations de chercheuses qui souhaitent poursuivre leur carrière scientifique.
Nous vous proposons aujourd’hui un petit tour d’horizon avec les portraits de six d’entre elles.

Voici quelques portraits de gestionnaires de données et chercheuses :

Sophie Cloché – Ingénieure de recherche chez Aeris

J’ai débuté ma carrière par une thèse en télédétection sur l’estimation de la vapeur d’eau atmosphérique et la détection des nuages par satellite au LMCE en Île-de-France (LSCE aujourd’hui).

Suite à ma thèse et un postdoc effectué dans le domaine de la télédétection, j’ai souhaité m’orienter vers le métier d’ingénieur. Répondre aux besoins des chercheurs, être au contact de différentes communautés, travailler sur des questions plus techniques étaient autant de centres d’intérêt qui m’ont poussée à changer de voie. J’ai ainsi travaillé à la constitution de bases de données pour la recherche dans le domaine du climat, ceci pendant 5 ans dans différents laboratoires de l’Institut Pierre Simon Laplace (IPSL) en région parisienne, Institut pour lequel j’ai eu un poste en 2001 en tant qu’ingénieur de recherche.

Durant plusieurs années, j’ai ainsi travaillé au développement de bases de données, que ce soit au service de l’IPSL, ou de communauté plus large au travers de grands programmes nationaux et internationaux comme ce fut le cas avec le programme AMMA ou Mistrals. Durant toutes ces années, j’ai pu mesurer à quel point il était important d’être au plus près des équipes de recherche pour bien appréhender leur besoin, comprendre leur façon de travailler et savoir apporter les réponses les mieux adaptées, bref d’être au cœur des projets de recherche. Forte de cette conviction, on m’a proposé en 2007 d’intégrer le groupe mission de la mission spatiale franco-indienne d’observation de la Terre Megha−Tropiques.

Ce fut véritablement une opportunité pour moi d’intégrer un projet scientifique et d’être associée à une mission spatiale en devenir. La mission fut lancée en 2011 et ce fut une réelle aventure humaine et technique que de pouvoir participer au plus près aux travaux préparatoires d’une mission spatiale. Je remplissais au début le rôle de responsable des bases de données utiles aux différents groupes de recherche de la mission. Petit à petit, mon rôle s’est affiné et s’est affirmé en devenant le bras droit du PI (responsable scientifique) de la mission puis chef de projet.

Toutes ces expériences m’ont permis de construire mon expertise qui concerne donc le traitement des données spatiales d’une part et la gestion et la valorisation de la donnée scientifique d’autre part, ce qui mamènet aujourd’hui à exercer les responsabilités suivantes :

1.Cheffe du service ESPRI−OBS de l’IPSL regroupant une quinzaine d’ingénieurs (permanents et contractuels) et qui assure le traitement et la gestion de données d’observation de la Terre. ESPRI−OBS a la charge de la gestion des données du Centre d’Observation de la Terre de l’IPSL tout en ayant un rôle national, car étant un des quatre centres de données du Pôle national atmosphère AERIS.

2. Chef de projet dans le cadre d’activités en lien avec les missions spatiales d’observation de la Terre, ce qui se traduit par mon implication sur différents axes (animation du groupe spatial de l’IPSL, conseil et expertise sur les segments sols scientifiques de missions spatiales futures, implication au niveau européen sur le développement de produits satellite, gestion et traitement de données satellite, …)

Clémence Cotten – Responsable FAIRisation des données du pôle Océan Odatis

Responsable FAIRisation des données du pôle Océan Odatis et gestionnaire de la base de données d’échantillons biologiques des campagnes à la mer française.

Après une licence en biologie-écologie obtenue à l’Université de Nantes, je me suis spécialisée en Sciences de la mer grâce à un Master pluridisciplinaire Océanographie et géomatique à l’Université de Brest (Master EGEL). J’ai ensuite rapidement été embauchée à l’Ifremer sur des missions de gestion et d’interopérabilité des données pour l’appui aux politiques publiques. Depuis quelques mois, j’ai changé de fonctions. Je m’occupe maintenant de la gestion de la base de données d’échantillons biologiques au sein du CDS SISMER et je suis également responsable de la FAIRisation des données du pôle Océan Odatis. Ma mission est d’améliorer la diffusion et la standardisation des données du pôle afin de faciliter leur réutilisation. Ces fonctions sont particulièrement passionnantes, car je travaille sur des thématiques très variées, en relation avec les scientifiques, mais également les équipes informatiques, avec lesquelles nous cherchons à développer de nouvelles technologies au service des données et de la recherche.

L’acquisition de données marines, satellites ou in-situ, est un processus couteux qui nécessite des moyens importants. Il est donc nécessaire de pérenniser et de diffuser ces données afin de permettre à toute la communauté scientifique de pouvoir les utiliser pour leurs recherches. La FAIRisation des données répond à cet objectif en proposant des solutions pour simplifier la réutilisation de données de sources diverses. L’objectif du pôle Océan Odatis est donc d’accompagner les centres de données et de services (CDS) en leur donnant les outils et moyens pour suivre au mieux les principes FAIR afin ensuite de pouvoir s’engager dans des actions de VRE, big data, etc.

Rappel des portraits précédents :

Cathy Clerbaux
Directrice de recherche CNRS au LATMOS (laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales). Avec son équipe, Cathy Clerbaux a démontré le potentiel des sondeurs infrarouges pour surveiller les pics de pollution, les grands feux de biomasse, la formation du trou dans la couche d’ozone, etc. La médaille d’argent du CNRS distingue des chercheurs et des chercheuses pour l’originalité, la qualité et l’importance de leurs travaux, reconnus sur le plan national et international.

Anne Puissant
Parallèlement à ses activités de formation, Anne Puissant travaille en collaboration depuis de nombreuses années avec des laboratoires de recherche spécialisés sur les questions urbaines et dans les technologies numériques. Son principal objectif est d’aider les utilisateurs des données scientifiques à les traiter massivement et à leur transférer les résultats de la recherche publique sous forme exploitable.

Silvia Valero
Maître de Conférences en Informatique à l’Université Paul Sabatier – IUT’A, Toulouse, Silvia Valero travaille également au sein du laboratoire CESBIO. Ses travaux se concentrent sur les domaines du traitement d’images et de l’apprentissage automatique.

Valérie Demarez
La raréfaction de la ressource en eau va s’aggraver suite au réchauffement climatique et à la pression démographique, en France comme dans de nombreux autres pays qui sont déjà dans des situations d’extrême urgence comme en Inde, en Afrique, ou en Australie. C’est cette nécessité à apporter des réponses concrètes aux enjeux liés à la gestion de la ressource en eau qui ont conduit Valérie Demarez à proposer le Centre d’Expertise Scientifique (CES) Irrigation.

Annelise Tran
AnneLise Tran anime le Centre d’Expertise Scientifique (CES) « Risques Maladies Infectieuses » regroupe plusieurs équipes scientifiques qui développent des cartes de risque de transmission pour différentes maladies infectieuses, vectorielles ou non, à partir de données d’observation de la Terre.

Laure Rupioz et Aurélie Michel
Elles animent le Centre d’Expertise Scientifique (CES) Températures de surfaces et émissivité. Ce dernier a mis récemment à disposition le produit Thermocity sur la détection des ilots de chaleur.

Anne Richer-de-Forges
Elle travaille en cartographie des sols par modélisations statistiques et elle est fortement impliquée dans la connectivité entre la recherche en science du sol et la société aux échelles mondiales et nationales. Anne Richer-de-Forges vient de prendre l’animation du Centre d’Expertise Scientifique (CES) Cartographie numérique des sols

Catherine Schmechtig
Ingénieure de recherche au CNRS, Catherine Schmechtig travaille sur les données océanographiques essentielles pour comprendre les effets du changement climatique. Elle participe également au programme REFINE, un projet européen qui vise à mettre à l’eau des flotteurs en mer du Labrador (entre le Canada et le Groenland), pour étudier la migration du plancton animal entre 100 et 1000 mètres de profondeur dans la zone crépusculaire.